Dans le secteur du DevOps moderne, le rôle des spécialistes de la gouvernance prend un rôle central dans le bon fonctionnement et la bonne santé des architectures. L’essor de Kubernetes comme plateforme de conteneurisation standard a apporté agilité et rapidité de déploiement, mais aussi une complexité accrue nécessitant des règles claires. Dans cet article, nous allons voir pourquoi disposer de policymaker bien formés dans vos équipes est d’une importante majeure.
Les experts : Kubernetes
Dans Kubernetes, un policymaker est un expert qui a pour but d’appliquer des politiques internes régissant l’utilisation des clusters.
C’est un rôle hybride qui implique évidemment d’avoir des connaissances techniques solides sur l’outil et en DevOps de façon générale, mais également une vision stratégique d’ensemble.
C’est de là d’où lui vient toute son importance : il traduit les exigences de sécurité, de conformité et d’optimisation en règle concrètes appliquées aux infrastructures cloud-native. En somme, c’est un véritable chef d’orchestre pour vos équipes DevOps.
Par exemple : il garantit que les déploiements applicatifs respectent les standards de l’entreprise, ce qui évite les problèmes de production et permet à tout le monde de dormir sur leurs deux oreilles.
Les policymaker s’occupent en somme de 3 aspects :
- La gouvernance : qui correspond à un ensemble de règles visant à minimiser les risques, contrôler les coûts et assurer l’efficacité et la transparence des opérations.
- Les politiques (policies) : qui sont des règles déployées de manière cohérente à l’échelle de l’entreprise.
- La conformité : qui est le processus qui garantit que ces politiques sont bien respectées en pratique, via des contrôles et audits réguliers.
Les pionniers
Plusieurs organisations à la pointe du DevOps ont compris très tôt la valeur de ces profils très spécialisés.
Veracode, leader de la sécurité des applications, a adopté Kubernetes pour sa plateforme et décidé dès le départ d’appliquer strictement des politiques de fiabilité et de sécurité sur ses clusters.
Autre exemple plus connu : Zalando, le géant du e-commerce, a mis en place une infrastructure Kubernetes pour soutenir ses équipes autonomes et a tout de même appliqué une gouvernance centralisée des clusters. Cette approche a largement réduit la charge opérationnelle et les problèmes de conformité.
Les leaders technologiques ont aussi joué leur rôle dans le développement des bonnes pratiques de gouvernance. La CNCF réunit les experts de différents horizons (Red Hat, IBM, Styra, Nirmata, etc.) pour définir les bonnes pratiques de gouvernance Kubernetes.
Gouvernance Kubernetes : Politique, gestion et conformité
Le contexte de Kubernetes implique des aspects bien spécifiques en matière de gouvernance.
Dans ce contexte, la gouvernance s’implémente à plusieurs niveaux :
- De façon native, Kubernetes propose déjà divers objets de policy pour contrôler le comportement du cluster (comme les namespaces, par exemple).
- Il existe aussi des contrôleurs d’admission (Admission Controllers) intégrés au serveur d’API, qui peuvent rejeter ou modifier des configurations non conformes lorsqu’elles sont soumises au cluster.
Cependant, certaines organisations ont besoin de plus de contrôle sur leurs clusters. C’est là qu’entrent en jeu des moteurs de policy externes sous forme d’extensions Kubernetes.
Ces outils agissent comme des gardiens à l’entrée des clusters qui et autorisent, refusent ou modifient les requêtes faites par les utilisateurs.
Par exemple : il est possible d’instaurer une règle exigeant que tous les conteneurs utilisent des images approuvées ou qu’un label d’environnement (dev/prod) soit présent sur chaque Namespace.
On parle alors de « Policy as Code », où les politiques sont gérées comme du code versionné et auditable, au même titre que l’infrastructure (IaC) ou les applications.
Ces outils peuvent également servir à créer des rapports de conformité sur l’état du cluster.
Policymaker : influence stratégique et économique
gestion des risques
Au-delà du pur aspect technique, les policymaker Kubernetes exercent une influence stratégique majeure sur la rentabilité des entreprises.
En étant garants de la gestion des risques opérationnels, ils réduisent la probabilité d’incidents graves, comme les fuites de données ou les interruptions de service, incidents souvent très dommageables pour les entreprises.
Un gros sujet pour les entreprises est de s’assurer que la conception des applications est conforme aux réglementations en vigueur. C’est évidemment crucial pour ne pas prendre d’amendes ou de sanctions (par exemple : en cas d’audit SOX, HIPAA ou RGPD). Les policymaker sont là pour ça.
Optimisation des ressources
Un autre sujet sur lequel ils sont très importants : la gestion des coûts et l’optimisation des ressources.
Sans garde-fou, les dépenses engendrées par les méthodes DevOps et par Kubernetes peuvent rapidement devenir hors de contrôle. Sans stratégie claire de configuration, le gaspillage de ressource est un phénomène souvent observé.
Décisions technologiques
Les policymakers travaillent toujours main dans la main avec les CTO pour orienter les choix d’architecture cloud.
Il répond à des questions épineuses comme : « Faut-il opter pour un cloud public, privé ou hybride compte tenu des données sensibles manipulées ? ».
Il encadre donc la montée en gamme technologique de son organisation pour s’assurer que les équipes et les outils avancent dans la bonne direction sans dérailler.
Retour sur investissement
En accélérant la delivery tout en réduisant les coûts opérationnels cachés et en limitant la marge d’erreur, les policymaker sont très bons pour optimiser le ROI de leur organisation.
En automatisant des tâches manuelles avec peu de valeur ajoutée via le Policy as Code, ils permettent aux équipes de se concentrer sur des tâches à plus forte valeur, comme par exemple le développement de fonctionnalités ou l’optimisation produit).
Défis et perspective d’avenir
Malgré son importance cruciale, le métier de policymaker fait face à plusieurs défis.
La complexité inhérente au DevOps et l’évolution rapide des technologies demandent de maitriser un nombre d’outils de plus en plus grand et de plus en plus rapidement.
Les policymakers doivent donc sans cesse se former aux nouvelles versions de Kubernetes qui apporte fréquemment des changements de fonctionnalités de sécurité ou de policy.
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L’autre défi majeur que l’on peut rencontrer en tant que policymaker est le facteur humain. Il n’est pas rare de se confronter à une certaine forme de résistance culturelle dans les équipes DevOps et il doit fortement communiquer sur l’intention et les bénéfices des règles misent en place.
On peut néanmoins s’attendre à ce que le rôle devienne de plus en plus important. D’une part parce que les exigences en matière de réglementation et de conformité vont certainement se renforcer.
Il faut également prendre en compte l’essor de l’IA dans le monde du DevOps, qui va apporter de nouveaux défis à relever et de nombreuses problématiques jusqu’ici inédites.
En somme, l’avenir des policymaker sera à la fois passionnant et exigeant. Ces profils hybrides, entre compétences opérationnelles, en feront des profils clés pour bâtir des infrastructures cloud-native fiables, conformes et créatrices de valeur sur la durée.