La conteneurisation est généralement définie comme le regroupement de différentes applications pour les développer, les gérer et les déployer plus efficacement sur diverses infrastructures. Ces technologies sont si populaires qu’un rapport Red Hat de 2021 indique que 46 % des entreprises interrogées considèrent les applications conteneurisées comme la principale priorité en matière de développement logiciel.
Dans cette tâche, deux des outils les plus populaires sont Kubernetes et OpenShift mais quelles sont les différences entre ces deux outils ?
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L’équipe Ambient IT
Qu’est-ce que l’orchestration de conteneurs ?
L’orchestration de conteneur est un processus automatisé de gestion et de contrôle des cycles de vies de conteneurs applicatifs dans un environnement. Les conteneurs applicatifs sont eux des logiciels légers contenant une application et tous les composants dont elle a besoin pour être exécutée.
Les conteneurs sont également hautement sécurisés et compatibles avec presque tous les environnements imaginables. Ils assurent un déploiement plus rapide et plus simple ainsi qu’une cohérence garantie durant toutes les étapes du développement. Cette technologie est donc extrêmement pratique et a été adoptée par l’industrie pour toutes ces raisons.
Si la genèse des technologies de conteneurisation remonte aux années 70 avec la création des Virtual Machines, il a fallu attendre 2013 et la création de Docker pour voir cette technologie devenir réellement accessible et se démocratiser.
Qu’est-ce qu’OpenShift ?
OpenShift est un produit de Red Hat créé en 2011 comme outil de Platform-as-a-service (Paas). Si son existence est antérieure à celle de Kubernetes et Docker, avec l’arrivée de ses technologies sur le marché, OpenShift, s’est rapidement adapté pour baser son architecture sur celles-ci. C’est en 2015, avec la version 3.0, que le changement d’architecture fut complètement effectif.
Codé en Go et en Angular JS, OpenShift fournit aux développeurs et aux organisations une plateforme d’applications cloud pour déployer de nouvelles applications sur des ressources sécurisées et évolutives avec un minimum de configuration. Il prend en charge une grande variété de langages tels que Java, Node.js, PHP ou Python.
C’est une plateforme idéale pour le déploiement de microservices. OpenShift fournit un environnement cohérent, sécurisé et complètement automatisé pour le déploiement d’applications automatisées.
Qu’est-ce que Kubernetes ?
Kubernetes (aussi appelé K8s) est une plateforme open source d’orchestration de conteneurs de type container-as-a-Service (CaaS). Créé il y a une dizaine d’années par Google.
Kubernetes permet aux développeurs de gérer des services et des charges de travail. Le système automatise le déploiement, la mise à l’échelle et l’exploitation des applications. Faisant désormais partie de la Cloud Native Computing Foundation, Kubernetes permet aux développeurs d’applications d’exploiter des fonctionnalités telles que l’autosurveillance, l’automatisation des processus, l’équilibrage des conteneurs, l’orchestration du stockage et bien plus encore.
Kubernetes est utilisé avec Docker en tant que technologie complémentaire, mais il prend également en charge de nombreux autres cadres.
Il est devenue une véritable norme dans l’industrie et des fournisseurs de cloud comme Amazon Web Services (AWS), Google Cloud Platform, IBM Cloud et Microsoft Azure incluent Kubernetes dans leurs offres.
OpenShift Vs Kubernetes le jeu des 8 différences
Si OpenShift et Kubernetes ont de nombreux points communs, ils possèdent des spécificités bien particulières qui les rendent très différents dans leur utilisation.
Gratuité
La principale différence repose dans le modèle économique des deux solutions. Kubernetes est complètement gratuit alors qu’OpenShift est basé sur un système d’abonnement.
L’abonnement à OpenShift comprend un ensemble complet d’outils et un support dédié. Kubernetes bénéficie du soutien de la communauté et s’associe à d’autres outils tiers pour des tâches ou des opérations spécifiques.
Sécurité
OpenShift dispose nativement de politiques de sécurité extrêmement strictes. Il exige, par exemple, un minimum de privilèges d’utilisateur pour les opérations de base et limite les conteneurs Docker à de simples images.
Les fonctions de sécurité de Kubernetes nécessitent une configuration plus complexe, car il n’a pas de capacités d’authentification et d’autorisation natives. Toutes les fonctionnalités liées à la sécurité sont assurées par des API et des outils tiers qui rendent Kubernetes plus vulnérable aux attaques.
Dashboard
Le tableau de bord Kubernetes est réputé assez minimaliste. Il offre des fonctionnalités de base pour déployer et gérer des applications, inspecter leur état et surveiller les ressources. Il permet aux utilisateurs de gérer les applications fonctionnant sur le cluster et de les dépanner.
La console Web d’OpenShift est en revanche plus riche en fonctionnalités et offre une expérience plus conviviale et plus complète. Elle comprend des fonctionnalités qui facilitent la création et le déploiement d’applications, la gestion de projets et la visualisation des ressources Kubernetes sous-jacentes.
Templates
Les templates sont essentiels dans le déploiement et la gestion d’applications conteneurisées. Les deux outils proposent des systèmes de templates mais avec des philosophies différentes.
Kubernetes utilise un modèle de ressources déclaratif exprimé à l’aide de fichiers YAML ou JSON généralement couplés avec des chartes Helm. Cela permet de créer, mettre à jour et gérer des applications facilement. De plus les tableaux Helm permettent de partager et d’utiliser des paquets de ressources Kubernetes préconfigurée.
OpenShift dispose quant à lui d’une prise en charge des ressources Kubernetes et des tableaux Helm en plus de fournir un système de templates. Ce sont des modèles permettant de définir un ensemble d’objets à paramétrer et à traiter par OpenShift.
À noter que les chartes Helm sont traitées côté client alors que les templates OpenSHift le sont côté serveur.
Outils intégrés
Kubernetes ne comprend pas d’outil CI/CD intégré, mais il est possible de le coupler à des outils CI/CD populaires comme Jenkins, Spinnaker ou GitLab CI.
OpenShift, en revanche, offre une intégration prête à l’emploi avec Jenkins pour les pipelines CI/CD. Il prend également en charge une fonctionnalité appelée Source-to-Image (S2I), qui simplifie le processus de construction et de déploiement d’applications directement à partir du code source.
Si les deux plateformes fournissent des outils de surveillances, tels que Prometheus et Grafana, OpenShift va un peu plus loin en incluant une pile optionnelle préconfigurée pour la collecte de logs et de métriques basée sur Elasticsearch, Fluentd et Kibana.
Mises à Jour et support
OpenShift étant un produit commercial, il dispose d’un support dédié incluant un service client, un support et des conseils dédiés. Kubernetes n’en dispose pas, car c’est un outil communautaire et gratuit. Si les développeurs rencontrent des problèmes avec Kubernetes, ils doivent se fier à l’expérience d’autres développeurs sur les forums et attendre qu’on réponde à leurs questions.
Déploiement
Les deux outils ont des approches différentes concernant le déploiement. Kubernetes utilise des contrôleurs pour son déploiement tandis qu’OpenShift utilise une commande. Cette dernière ne prend pas en compte les mise à jour multiples contrairement au contrôleur Kubernetes qui peut gérer les mises à jour simultanées.
La seconde différence majeure vient du registre Helm utilisé par Kubernetes. C’est un ensemble de manifestes YAML conçu pour le déploiement d’applications conteneurisées. Ce registre permet une gestion des déploiements beaucoup plus complète et fine que les modèles OpenShift.
Répertoire d’images
Kubernetes ne dispose pas de répertoire d’image intégré. Il peut en revanche en extraire de n’importe quel répertoire compatible avec Docker comme DockerHub, GCR ou Azure Container Registry ou même un registre privé. Vous aurez juste à configurer Kubernetes pour qu’il puisse aller chercher les bonnes images dans les bons registres.
OpenShift est quant à lui livré avec son propre registre d’image interne. Il fonctionne comme une charge de travail standard. Vous pouvez donc pousser directement des images vers votre registre et les extraire lors du déploiement d’applications. Comme avec Kubernetes, vous pouvez aussi aller chercher des images dans des registres externes compatibles avec Docker.
Conclusion
Si OpenShift dispose nativement de beaucoup plus de fonctionnalités et d’outils, cela n’en fait pas forcément le meilleur choix dans tous les cas de figure.
La courbe d’apprentissage de Kubernetes est abrupte, mais l’outil offre plus de contrôle et de possibilités de personnalisation. Il peut être préférable pour les développeurs avancés ou les administrateurs système qui ont des exigences spécifiques et sont prêts à configurer et à maintenir eux-mêmes des outils supplémentaires.
Openshift avec ses outils intégrés, sa console web conviviale et ses améliorations supplémentaires en matière de sécurité est plus facile d’accès. Son utilisation est souvent recommandée aux débutants et aux entreprises à la recherche d’une solution complète et prête à l’emploi, avec moins d’installations et de configurations.