En 2025, vous serez laissés face à un choix très clair : adopter l’Infrastructure as Code ou prendre un retard irréversible face à vos concurrents. Une étude Gartner nous alerte : cette année, plus de 95 % des nouveaux workloads numériques seront déployés sur des plateformes cloud-native – contre 30 % en 2021. Dans cet article, nous allons donc voir en détail ce que cela signifie pour les entreprises.
L’IAC et le tsunami DevOps
La domination de L’IaC sur le monde est due à plusieurs facteurs qui sont venus bouleverser les systèmes informatiques.
Cloud et multi-cloud
Jamais les systèmes d’informations n’ont été distribués et éphémères.
Les data centers traditionnels laissent progressivement leur place aux environnements multi-cloud de plus en plus complexes. Sachant que 76 % des grandes entreprises utilisent déjà au moins 2 fournisseurs cloud. Cette dispersion rend l’automatisation indispensable pour garder le contrôle.
Complexité exponentielle
Entre les microservices, les conteneurs et les architectures distribuées, les architectures modernes sont de plus en plus en plus complexes.
La gestion manuelle de tous ces services demanderait soit des journées inhumaines, soit des équipes énormes.
L’IaC s’est donc rapidement imposée comme un standard, car elle permet une automatisation complète de vos infrastructures tout en vous donnant une cohérence et une visibilité (donc un contrôle) impossible à obtenir autrement.
Accélération des cycles CI/CD
La culture DevOps a énormément accéléré la vitesse des cycles de déploiement des applications.
Pour suivre les cadences toujours plus rapides, il faut automatiser toute la chaine, infrastructure comprise. On comprend donc pourquoi de plus en plus d’équipes préfèrent adopter l’IaC.
Everything-as-Code
Au-delà des frontières du Cloud, la tendance est de tout écrire en code : GitOps pour la prod, Policy as Code pour la sécurité, etc.
L’IaC est juste la continuation logique d’un mouvement de fond qui traverse actuellement le monde de l’informatique.
l’IAC devient obligatoire
En gardant tout cela en tête, les experts sont désormais formels : l’IaC est obligatoire pour toute entreprise qui se respecte.
Selon de nombreux experts, l’IaC a révolutionné la collaboration entre opérations et développement. Fini les petits tickets et petits ajustements non reproductibles. Ici, tout est normalisé et traçable. Les équipes travaillent avec un langage et un référentiel commun.
Les développeurs Backend ont déjà bien compris ces avantages, puisqu’une étude récente de NuCamp souligne que le taux d’adoption de l’IaC chez eux est de 92%.
Ce qui n’était qu’une bonne pratique innovante en 2023 est maintenant un standard de facto pour une grande partie de l’industrie.
La vitesse est également un gros argument en faveur de la méthode. La même étude NuCamp nous apprend que les équipes ayant adopté l’IaC livrent en moyenne 30 % plus vite que celles restées aux méthodes traditionnelles.
Enfin, c’est la fiabilité qui aura fini de convaincre les plus réticents. Dans un sondage HashiCorp de 2023, 90% des équipes interrogées confirment que L’IaC a rendu leurs déploiements bien plus cohérents et fiables.
Ils insistent tout particulièrement sur l’élimination des erreurs humaines et surtout la fin du « drift » comme étant les principaux avantages. La confiance dans les déploiements est donc grandement démultipliée.
Adoptants et retardataires : le grand fossé
Pour bien saisir l’importance de l’Infrastructure as Code pour les entreprises, rien de tel que quelques exemples.
Le succès – Justt
En 2023, La startup FinTech Justt a automatisé toute son infrastructure AWS avec Terraform et des pipelines GitOps.
Le résultat ? Des gains de temps considérables : on passe de 2 heures à 20 minutes pour un déploiement. Faites vos propres calculs, mais sur plus de 1 000 déploiements, cela représente 4 000 heures de travail économisées sur l’année.
Ce fut également l’occasion pour l’entreprise d’économiser des ressources : 100 000 $ par an en exploitant au mieux les instances spot et l’auto-scaling intelligent.
La leçon douloureuse – Netflix
Vous l’avez surement oublié, mais en 2008, une corruption de base de données a entraîné 3 jours d’interruption de service sur Netflix.
Autant dire qu’un incident pareil fut un véritable électrochoc pour la plateforme, qui a alors réalisé la fragilité de son infrastructure et son incapacité à résoudre les crises avec des méthodes traditionnelles.
La solution fut radicale : une migration totale sur AWS et une automatisation complète basée sur le DevOps qui inclut L’IaC.
Si cette approche est définitivement la bonne, il est indiscutablement dommage d’avoir dû passer par une catastrophe pour l’adopter.
La quasi-catastrophe – Toyota
En juin 2023, Toyota a exposé les données de 260 000 clients. Une sacrée bourde liée à « une simple erreur de configuration cloud ». Une erreur humaine a donc exposé l’entreprise à une situation potentiellement catastrophique pour elle.
Ce genre de bévue est beaucoup plus commun que l’on pense dans les infrastructures gérées uniquement à la main. Là où des pratiques IaC rigoureuses auraient pu complètement empêcher cette situation.
Kubernetes : Catalyseur de l’IAC
Le gain de popularité croissant de Kubernetes est très étroitement lié au développement de l’IaC. En fait on peut dire que Kubernetes a forcé la main à de nombreuses entreprises dans l’adoption de l’Infrastructure as Code.
Tout d’abord, Kubernetes est IaC par nature. Il fonctionne de manière déclarative. Déploiements, services, configurations… tout est défini dans des fichiers YAML/JSON que l’on applique à la plateforme. De toute façon, Kubernetes est ingérable de façon manuelle au vu de tous les paramètres que la plateforme propose.
Cette approche apporte donc les principes de l’IaC directement dans le monde des conteneurs applicatifs.
L’adoption massive du GitOps (très lié à Kubernetes) souligne également le rôle vital de L’IaC. Il consiste à utiliser un dépôt Git comme source de vérité des configurations. Ce qui n’est ni plus ni moins que de l’IaC en continu.
Chaque modification passe par une pull request, est versionnée, auditée et appliquée de façon reproductible.
Kubernetes et l’adoption du GitOps ont donc rendu l’approche Infrastructure as Code plus simple à justifier et à mettre en place. Se priver de l’un, c’est également renoncer à l’autre et de moins en moins d’entreprises sont prêtes à faire ce sacrifice aujourd’hui.
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Conclusion
Face à ce constat sans appel, vous aurez bien compris que L’IaC est le seul moyen de rester dans la course en 2025.
Même si cette transition peut paraitre intimidante, commencez doucement, projet par projet et, surtout, formez vos équipes pour rendre les changements les plus fluides possibles.
Les promesses de L’IaC ne vous seront accessibles qu’en suivant rigoureusement les bonnes pratiques. Une discipline doit être instaurée au sein de vos équipes.
N’oubliez pas que le mot d’ordre est anticipation et proactivité : n’attendez pas d’être acculé par un incident ou distancé par la concurrence pour réagir.